Dans l'indifférence
quasi générale les
négociations internationales sur le
climat ont repris à Bonn, cinq mois
après la conférence de Durban
qui faisait suite à celle de
Copenhague. La définition d’une
nouvelle feuille de route pour le protocole de
Kyoto, est ainsi renvoyée de
conférence en conférence.
Pendant ce temps, le réchauffement
global s'accélère. Les niveaux
d'émissions de gaz à effets de
serre sont aujourd'hui plus hauts que le pire
des scénarios publiés par les
scientifiques il y a à peine 5 ans.
Nous allons vers plus de 4°C de
réchauffement climatique global et la
consommation d'énergie carbonée
s'accroît, les conséquences
à travers le monde sont
désastreuses : sécheresses en
Australie et en Afrique, inondations au
Pakistan et en Thaïlande, feux de
forêts en Russie, montée des eaux
qui menacent les îles du Pacifique,
changement des saisons des pluies dans les
Andes ou en Asie du Sud-Est, etc.
Déjà vidé de sa substance
depuis Copenhague, le principe de
responsabilités communes mais
différenciées, qui devait guider
les négociations en intégrant un
critère de justice, est aujourd'hui
purement et simplement oublié dans le
cadre des négociations
préalables à la
conférence internationale de Rio+20
(20-22 juin).
Cette Conférence dite « Rio+20
» propose de transformer, au risque de
l’accentuer, la crise écologique en
opportunité de croissance -«
verte »- pour les entreprises. Leur
« économie verte » est une
nouvelle étape dans la marchandisation
et la financiarisation de la nature et du
vivant.
Loin de résoudre les multiples crises
du monde actuel, elle ne répondra pas
aux causes structurelles des
inégalités et de la
pauvreté, du changement climatique, de
la destruction de la biodiversité, de
la crise de l’eau, des conséquences sur
la santé de la dégradation de
l’environnement, etc. Au contraire, elle les
aggravera.
A quelques jours de l’ouverture de la
conférence officielle, les
organisations françaises
impliquées dans la préparation
du Sommet alternatif des peuples de Rio
décryptent les méprises de cette
«économie verte». Loin
d’être une possible sortie de la crise
systémique, cette dernière va la
renforcer. Les premières victimes
seront les peuples et la planète.
Ces organisations formulent des propositions
alternatives pour des sociétés
assurant une justice sociale et
écologique basée sur la
réappropriation du pouvoir par les
citoyens, la protection des biens communs, la
création d’emplois décents, la
promotion d’une agriculture paysanne et de la
souveraineté alimentaire, le bien vivre
et la sobriété à la place
de la course effrénée à
la croissance.
Plus d’information :
nogreeneconomy