Bretagne Ecologie
Lettre d'information de l'association Bretagne Écologie
Lettre n° 23
  5 juin 2012


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Hermine









Semences fermières
Brésil / France : deux lois deux mesures
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NEWSLETTER de l'association BRETAGNE ÉCOLOGIE - 5 juin 2012

Le 28 novembre 2011, en France, une « nouvelle » la loi votée : la loi  COV (Certificat d'obtention végétale) qui permet au pouvoir réglementaire de taxer de manière effective les semences de ferme que les agriculteurs continuent à utiliser largement et gratuitement.
Car pour les industriels, toute semence de ferme ou paysanne librement reproductible est d'abord une perte de marché les privant d'un « juste retour sur investissement ». Il convient donc de compenser ou d'interdire...

Ainsi donc une taxe joliment nommée CVO (Contribution Volontaire Obligatoire) conséquence de la loi COV servira la recherche ... essentiellement  privée bien sûr.

Depuis, le vote de cette loi, la résistance s'organise, avec notamment la Confédération Paysanne, dans les campagnes et les villes.

Pendant qu’en France la loi taxe les paysans au profit des multinationales, au Brésil la loi taxe les multinationales au profit des paysans. Le 4 avril 2012 le tribunal de commerce de l'Etat du Rio Grande do Sul, ordonnait non seulement de suspendre la redevance sur les semences de soja par l'entreprise Monsanto, mais il ordonnait aussi le remboursement des frais de licence payées par les cultivateurs depuis 2003. Ce montant à rembourser aux paysans est estimé à 6,2 milliards ... La cour suprême suivra-t-elle le tribunal ? L'affaire est en délibérée.

Ce parallèle entre deux agricultures montre bien que des changements économiques sont possible aussi par la voie politique. La métamorphose de l'agriculture Bretonne en sera-elle l'illustration ?

Pour aller plus loin :
semonslabiodiversite.com
bastamag.net
confederationpaysanne.fr

Journée internationale de luttes Les peuples du monde contre la marchandisation de la Nature


Rio + 20. Croissance et climat : la grande contradiction

Dans l'indifférence quasi générale les négociations internationales sur le climat ont repris à Bonn, cinq mois après la conférence de Durban qui faisait suite à celle de Copenhague. La définition d’une nouvelle feuille de route pour le protocole de Kyoto, est ainsi renvoyée de conférence en conférence.

Pendant ce temps, le réchauffement global s'accélère. Les niveaux d'émissions de gaz à effets de serre sont aujourd'hui plus hauts que le pire des scénarios publiés par les scientifiques il y a à peine 5 ans. Nous allons vers plus de 4°C de réchauffement climatique global et la consommation d'énergie carbonée s'accroît, les conséquences à travers le monde sont désastreuses : sécheresses en Australie et en Afrique, inondations au Pakistan et en Thaïlande, feux de forêts en Russie, montée des eaux qui menacent les îles du Pacifique, changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est, etc.

Déjà vidé de sa substance depuis Copenhague, le principe de responsabilités communes mais différenciées, qui devait guider les négociations en intégrant un critère de justice, est aujourd'hui purement et simplement oublié dans le cadre des négociations préalables à la conférence internationale de Rio+20 (20-22 juin).

Cette Conférence dite « Rio+20 » propose de transformer, au risque de l’accentuer, la crise écologique en opportunité de croissance -« verte »- pour les entreprises. Leur « économie verte » est une nouvelle étape dans la marchandisation et la financiarisation de la nature et du vivant.
Loin de résoudre les multiples crises du monde actuel, elle ne répondra pas aux causes structurelles des inégalités et de la pauvreté, du changement climatique, de la destruction de la biodiversité, de la crise de l’eau, des conséquences sur la santé de la dégradation de l’environnement, etc. Au contraire, elle les aggravera.

A quelques jours de l’ouverture de la conférence officielle, les organisations françaises impliquées dans la préparation du Sommet alternatif des peuples de Rio décryptent les méprises de cette «économie verte». Loin d’être une possible sortie de la crise systémique, cette dernière va la renforcer. Les premières victimes seront les peuples et la planète.

Ces organisations formulent des propositions alternatives pour des sociétés assurant une justice sociale et écologique basée sur la réappropriation du pouvoir par les citoyens, la protection des biens communs, la création d’emplois décents, la promotion d’une agriculture paysanne et de la souveraineté alimentaire, le bien vivre et la sobriété à la place de la course effrénée à la croissance.

Plus d’information :  nogreeneconomy

Le désarmement nucléaire dans l’impasse

A l’issue du Sommet de l’OTAN qui vient de se tenir à Chicago les 20 et 21 mai 2012, les 28 chefs d’État des pays membres de l’Alliance atlantique ont décidé de s’engager plus avant dans la militarisation nucléaire de la diplomatie internationale.

Dans la plus grande indifférence médiatique, l’une des décisions majeures du Sommet de Chicago a été de déployer un bouclier antimissile en Europe en affichant l’objectif de renforcer la sécurité populations des pays membres de l’Alliance Atlantique. Les dirigeants de l’OTAN ont souligné que « La défense antimissile, peut venir compléter le rôle des armes nucléaires, mais elle ne peut s’y substituer », de même que « Les Alliés feront en sorte que tous les éléments composant la dissuasion nucléaire de l’OTAN restent sûrs, sécurisés et efficaces aussi longtemps que l’Alliance demeurera une Alliance nucléaire. ». Ainsi, les Alliés de l’OTAN s’enferment donc dans la logique de leur propre prolifération nucléaire sans se donner la moindre possibilité d’en sortir.

Il ne s’agit d’ailleurs pas de simples déclarations. Les projets sont précis. Le bouclier prévu sera composé d’un radar très puissant installé en Turquie, de missiles SM-3 déployés sur des frégates Aegis postées en Méditerranée et d’intercepteurs implantés en Pologne et en Roumanie. Cette structure sera contrôlée et commandée à partir de la base américaine de Ramstein en Allemagne. Il devrait également être mis en œuvre des missiles Patriot et des radars d’alerte.

Plusieurs experts mettent en doute la fiabilité de ce système de défense antimissile en soulignant qu’il existe encore de nombreuses inconnues techniques ; certains commentateurs parlent de « ligne Maginot du ciel européen ». Une autre critique revient souvent qui juge ce projet extrêmement onéreux. Le chiffre avancé est d’un milliard d’Euros, mais on ne connaîtra le coût réel qu’à la fin du déploiement. Beaucoup plus que les militaires, ce sont les industriels de l’armement qui soutiennent ce projet.

Avant l’élection présidentielle, le candidat François Hollande avait exprimé ses réticences sur la défense antimissile. Mais à Chicago, le Président français n’a pas cru devoir les maintenir et il a finalement donné son accord pour la poursuite du programme : « J’avais moi-même au cours de la campagne présidentielle évoqué un certain nombre de réserves (…) qui en définitive ont pu être levées. Je suis pragmatique. »

Le Président français a mis en avant quatre principes essentiels qui conditionnent son acceptation du déploiement du dispositif antimissile. Tout d’abord, celui-ci « ne peut pas être un substitut à la dissuasion mais un complément ». Puis il demande « un contrôle politique de son utilisation ». Il exige également que les industriels français « soient directement intéressés à la réalisation des équipements nécessaires ». Enfin, « il doit y avoir une maîtrise des coûts pour qu’il n’y ait pas de dérive financière qui serait insupportable pour les budgets des pays de l’Alliance ». En définitive, François Hollande a estimé que « sur ces quatre principes, le communiqué final nous donne satisfaction. »

Si l’on ne retient que la troisième condition, il est sûr que François Hollande vient au-devant des désirs du lobby militaro-industriel. Plusieurs groupes industriels français, dont MDBA, une entreprise européenne d’aéronautique et de défense qui emploie 4300 personnes en France, veulent absolument participer au programme antimissile. Mais est-ce une bonne méthode de définir une politique en mettant en avant une raison industrielle ?

En définitive, si les observateurs ont jugé globalement réussie l’entrée en scène de François Hollande sur la scène internationale, son positionnement sur la question du bouclier antimissile américain laisse perplexes et inquiet.



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NEWSLETTER de l'association BRETAGNE ECOLOGIE - 8 mars 2012