Salué par les
industriels et
décrié par
les ONG, le rapport
d'étape de
l'OPECST (Office
parlementaire
d'évaluation des
choix scientifiques et
technologiques)* sur
"les techniques
alternatives à la
fracturation hydraulique
pour l'exploration et
l'exploitation des
hydrocarbures non
conventionnels",
publié
début juin, avait
fait réagir. Le
Sénat souhaitait
une étude sur les
alternatives à la
fracturation
hydraulique, demande
à laquelle le
rapport
répondait, en
partie, en redonnant
toute sa place à
la fracturation en
question ! Oui, car
aujourd'hui il
existerait des pratiques
vertueuses et
respectueuses de
l'environnement, car les
sous-sols de la France
regorgeraient de gaz de
schiste et que l'on
serait bien sot de s'en
priver...
Dessinant une bien belle
image, confiante et
ambitieuse, du gaz de
schiste, le rapport
expliquait que
l'exploitation de ces
hydrocarbures non
conventionnels
(HNC)
« ne
différerait pas
la transition
énergétique,
mais substituerait une
ressource produite sur
le sol national à
une ressource
importée
coûteuse en
déficit
commercial, manque
à gagner fiscal,
emplois et pouvoir
d’achat » et
tout ça pourrait
à la
fois réduire
la facture
énergétique,
permettre de financer
les énergies
renouvelables et
réduire la part
du
nucléaire !
Les HNC, une solution
miracle donc !
On espère du
gouvernement qu'il ne
reviendra pas,
malgré la
pression des lobbies,
sur l'interdiction
d'exploration du gaz de
schiste et que la loi du
13 juillet 2011, elle,
ne sera pas
déclarée
anticonstitutionnelle.
Cette dernière,
en effet, fait
actuellement l'objet
d'une question
prioritaire de
constitutionnalité
(QPC). Le rapport qui
indique que
« la
fracturation hydraulique
est utilisée en
géothermie »
n'est pas le seul
à y trouver
là un argument
pro-exploitation gaz de
schiste.
La Schuepbach Energy,
société
texane qui a vu deux de
ses permis
abrogés, le
dénonce
aussi :
« la loi
méconnaît
le principe
d'égalité
dès lors que
cette technique est
admise en
géothermie ».
Le tribunal
administratif de Cergy
Pontoise, auprès
duquel un recours a
été
déposé par
la société
américaine,
a renvoyé
devant le Conseil d'Etat
une QPC.
Les acteurs de la
géothermie
répondent de leur
côté que la
méthode qu'ils
utilisent dite de
« stimulation
hydraulique »
est différente de
celle de la
fracturation :
moins d'eau, moins
d'additif, etc.
Différente mais
suffisamment proche pour
que les
pétroliers voient
dans cette brèche
juridique une issue qui
pourrait être en
leur faveur.
Bref, tout est-il encore
possible pour le gaz de
schiste ?
Réfléchir
encore à la
façon dont on
pourrait jouir de cette
HNC c'est user
d'énergies et de
réflexions pour
maintenir en
l'état un
modèle sur le
déclin et sans
avenir alors qu'il en
est un autre à
faire
émerger : un
nouveau, soutenable et
responsable, et c'est
là qu'il y a
besoin d'ambition et de
confiance politique.
*lire sur le sujet, la
Newsletter
du 8 février
2013