NEWSLETTER de
l'association BRETAGNE
ECOLOGIE - 10 juin 2015
Le 4
juin 2015 le Tribunal des
Affaires de Sécurité
Sociale de Saint Brieuc a
étudié un recours de
Madame Edith Le Goffic qui
souhaite faire reconnaître
le suicide de son mari
Gwenaël comme accident du
travail ( délibéré prévu
en septembre) En effet
celui-ci s’était donné la
mort le 21 mars 2014 sur
son lieu de travail à
l’usine Nutréa-Triskalia.
Déjà en
janvier 2014, une
intoxication par des
produits médicamenteux et
des pesticides pulvérisés
sur les céréales avait
pourtant été reconnue
comme accident du travail.
On soupçonne donc un
impact des pesticides sur
cette mort.
Ce fait devrait alerter
les pouvoirs publics sur
les dangers mortels de ces
produits.
Bien sûr des mesures sont
envisagées, mais il semble
y avoir ici deux poids
deux mesures.
D’un
côté, la loi impose aux
collectivités un arrêt
de l’emploi de
pesticides pour 2020.
Elle
va aussi interdire la
vente aux particuliers à
partir de 2022.
D’un autre côté elle reste
dans l'incitatif vis-à-vis
des agriculteurs. En effet
après le Grenelle de
l’environnement qui avait
fixé un objectif, non
atteint, de baisse
d’utilisation
des pesticides de 50% dans
l’agriculture entre 2008
et 2018 (programme «
Ecophyto »). ,
on constate au contraire
une hausse de 5% en France
entre 2008 et 2013..... Le
nouvel objectif de
réductions des « phytos »
en agriculture à l'horizon
2025 est le même
(programme Ecophyto 2)
Ainsi, alors que chez les
particuliers et les
collectivités on est dans
le réglementaire avec
objectif zéro dans
quelques années, dans le
domaine agricole on reste
dans l’incitatif. Un vœu
pieux quand on fait les
premiers bilans et quand
on voit les réticences de
la FNSEA à s’engager dans
la démarche.
Un exemple parmi tant
d'autres du tango
administratif actuel . Un
texte de la nouvelle loi
sur l’Agriculture du 10
juillet 2014 interdit les
épandages de pesticides
dans un rayon de 50 à 200
mètres autour « des lieux
sensibles que sont les
écoles et les hôpitaux »
et ce sans prendre en
comptes les nombreuses
demandes pour interdire
l’emploi de pesticides
auprès de toutes les
habitations.... Un enfant
serait-il donc sensible à
l’école et non-sensible à
la maison ? Décidément, La
loi doit encore faire du
chemin pour limiter les
pesticides dans
l’agriculture française.
l'émiss
Numérique et terres
rares
Seize métaux, la plupart des « terres rares »,
sont indispensables pour produire les
technologies numériques les plus avancées. On
retrouve ainsi des terres rares dans les
batteries de voitures électriques et hybrides,
dans les LED, les puces de smartphone, les
écrans d'ordinateurs portables, les panneaux
photovoltaïques, les éoliennes... L'industrie
de la défense a elle aussi recourt aux terres
rares dans la fabrication de capteurs de
radars et sonars ou de systèmes d'armes et de
ciblage.
Sources de pouvoir et donc de conflits, ces
matières engendrent dès leur extraction des
tensions sociales, environnementales,
sanitaires, économiques et diplomatiques, ...
Ces métaux sont « critiques » parce qu’ils
sont concentrés dans les mains d’une poignée
de pays. La Chine jouit d’une position
dominante à travers le monde sur la production
de toutes les terres rares (86%), l’yttrium
(98%) et le tungstène (84%). Ce leadership ne
devrait pas vaciller au regard des importantes
réserves que possède le sol chinois.
D’autres pays ont un avantage : les États-Unis
produisent 87% du béryllium de la planète. Le
palladium reste aux mains de la Russie,
premier producteur mondial et de l’Afrique du
Sud, juste derrière, qui possède les plus
importantes réserves de la Terre. Enfin, deux
autres métaux sont issus de territoires dont
la stabilité politique est fragile : ainsi, la
République démocratique du Congo est le
premier producteur de cobalt tandis que le
Mozambique domine la production de tantale. La
RDC, elle, se place en troisième position.
Lors de l'extraction et du raffinage des
terres rares, des éléments toxiques sont
rejetés dans l'environnement : en effet,
l’extraction et le raffinage des terres rares
produisent des poussières métalliques
entraînant des maladies pulmonaires et il est
nécessaire d’utiliser de très nombreux
produits chimiques dangereux pour obtenir les
matières premières. De plus, on peut également
observer la libération d’éléments radioactifs
dans certains cas comme pour leThorium.
Recycler plutôt que produire, voilà ce que
proposent de nombreux chercheurs pour faire
face à l'accroissement de la demande en terres
rares. Une solution serait donc de recycler
les déchets électroniques pour en extraire les
terres rares et les réutiliser. Un recyclage
qui aurait pour conséquence directe la
création d’emplois sans générer une nouvelle
forme d’esclavagisme dans les zones de
production de gisements.
Tensions
diverses sur la langoustine
Il y a quelques jours, France Info diffusait un
reportage sur la baisse du prix de la langoustine
que les consommateurs ont pu noter (et apprécier).
L'explication viendrait de la ressource
particulièrement abondante en cette saison et ce,
entre autre, suite aux aléas climatiques de
l'hiver 2013/2014 qui auraient réduit la pression
de pêche et favorisé
la reproduction.
Le conditionnel reste, bien sûr, de mise.
Un article du Télégramme en date du 5 juin dernier
et titré « Langoustine, la pêcherie joue son
avenir » fait état d'une relative bonne santé de
ce type de pêche et du rajeunissement des
effectifs et
matériels. Mais le comité des pêches du Finistère
conteste la réglementation européenne du « zéro
rejet » impliquant un débarquement systématique
des langoustines non commercialisables pour être
transformées en farines en arguant que celles-ci
peuvent être rejetées en mer avec une probabilité
de survie de l'ordre de 60%.
Une campagne de « baguage » a donc été lancée
(dans l'urgence) dans le cadre du programme «
ENSURE » d'IFREMER afin d'évaluer la capacité
réelle de survie et obtenir une exemption à la
réglementation européenne.
L'enjeu économique mais aussi écologique
n'échappera à personne et si vous trouvez une
langoustine baguée dans votre assiette, faite le
savoir à IFREMER!
Plus sérieusement, on est , là encore, devant un
cas de divergence d'évaluation des réalités qui
conduit souvent à des incompréhensions et rejets
entre « institutions » et « acteurs » faute de
communication et volonté sincère de contribuer à
gestion durable des ressources.
Alternatiba
est un mouvement citoyen, parti du Pays Basque,
qui espère mobiliser largement sur la question du
climat en faisant la promotion des alternatives de
toutes sortes qui permettent de « changer le
système, pas le climat ! ». (http://alternatiba.eu).
La caravane alternatiba sera en Bretagne au mois
d’août prochain (du 18 au 31).
Pour connaître son circuit précis et participer
aux initiatives : https://alternatiba.eu/tour-alternatiba/5000km/