Copenhague,
le sommet de l'accord non contraignant
signé par une partie seulement des pays
membres de la Conférence des Parties
signataires de la Convention Climat (COP),
Cancún, le sommet des avancées
concrètes à petits pas,
Durban, le sommet de l'accord a minima,
On aurait espéré du sommet de Doha
qu'il fasse cesser cette litanie. Il n'en est
rien.
Cette
18ème COP est en effet un nouvel
échec : protestations, accord
à l'arraché... le bilan est
décevant et il est surtout
inquiétant.
L'acte
II de Kyoto ? Signé par l'Union
européenne, l'Australie et une dizaine
d'autres pays industrialisés
représentant à eux tous 15% des
émissions mondiales des GES. Le protocole
est ainsi prorogé jusqu'en 2020 mais sans
le Canada, retiré depuis décembre
2011, sans le Japon et la Russie qui ne se sont
pas réengagés et sans les
Etats-Unis qui refusent toujours le processus.
Tous ces grands pollueurs sont donc à
l'abri du seul accord contraignant. Et le fonds
d'aide aux pays en développement pour
lutter contre le réchauffement ? Le
texte se contente d'inciter les pays
développés à engager de
nouvelles aides dont les modalités de
mobilisation sont reportées à
2013, lors de la prochaine COP qui se tiendra
à Varsovie. Pas de véritable
engagement donc et ce retardement est
justifié par les circonstances
financières difficiles. La crise a bon
dos et il n'est pas certain que l'argument ne
convainque les pays du Sud, les plus
touchés et les plus vulnérables
face aux dérèglements climatiques.
Alors
que les études et les rapports
scientifiques sur le sujet se multiplient et
confirment l'urgence de la situation, les
dirigeants politiques ne s'engagent toujours pas
clairement sur le climat, dont le grand sommet
semble toujours être repoussé
à l'année suivante. Manque
d'audace, défaut de conviction... s'il
est facile de ne rien faire aujourd'hui, il sera
difficile demain de parer les
conséquences de l'inaction passée.
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