L’association AILE a
organisé une conférence au cours
de laquelle Christian Couturier (association
Solagro et membre de la Compagnie des
négaWatts nous a présenté
le
scénario nommé Afterres
2050.
Il s’agit d’un
modèle purement mathématique
permettant de nous projeter dans le futur et
ses enjeux, c'est-à-dire : plus de
70 millions de Français à
nourrir, une surface agricole utile
diminuée, la nécessité
d’un moindre impact climatique et
environnemental et des ressources d’origine
fossile se raréfiant.
Dès le départ de cette
étude, le constat d’une surconsommation
de protéines majoritairement animales
(90 g/j/personne au lieu de 50
conseillés) mais aussi de sucres (14%
de l’énergie au lieu de 10% ) est pris
en compte. Le scénario comptabilise
également les 20% de pertes entre la
production et l’ingestion humaine.
A partir de cette demande
alimentaire corrigée des deux facteurs
cités ci-dessus, mais aussi de la
production totale nationale, y compris la
balance des importations et exportations
nécessaires, on peut déterminer
le niveau d’autosuffisance en surfaces
cultivées alimentaires.
Le modèle fait le
pari que dans 40 ans la moitié des
surfaces sera en bio, l’autre moitié
serait ce que l’on appelle en Bretagne en
"agriculture écologiquement
performante". Cela passe donc par
l’intensification de l’utilisation des
ressources naturelles mais aussi par le
développement des pluricultures,
c'est-à-dire jusqu'à 6
espèces différentes au sein de
la même parcelle, ce qui permettra
d'accroître sensiblement le rendement
global. Cette variété
d’espèces concerne les plantes à
destination alimentaire et
énergétique (biomasse) mais
aussi la production de bois d’œuvre
(agroforesterie) avec co-production de bois
énergie.
Ce scénario aboutit
à la conclusion qu’en changeant nos
pratiques alimentaires et en revoyant
également notre politique agricole
liée aux échanges internationaux
mais aussi à nos pratiques
agronomiques, nous pouvons à terme
disposer d'environ 6 millions d’hectares de
surfaces agricoles dédiées
à la production de biomasse, en
innovant également dans les
procédés de production de
méthane (à partir de bois par
exemple).
Christian Couturier a
précisé, en préalable
à son intervention, que ce
scénario ne tenait pas compte des
facteurs économiques et
sociétaux et surtout que cela
n’était qu’une base de débat, en
lien avec le scénario négaWatt,
notamment ce qui concerne le volet biomasse.
L'association Bretagne Ecologie proposera
dans les semaines à venir une
soirée débat autour du
scénario Afterres 2050