Fin
décembre, Le Monde publiait
dans ses pages Planète un article
intitulé : « le
réchauffement climatique, cause
croissante de migrations ». Le
quotidien s'appuie sur un récent
rapport de l'Organisation internationale pour
les migrations (OIM) : « Etat de la
migration environnementale 2010 », qu'on
ne peut que recommander à ceux qui sur
le sujet ont reproché aux
écologistes de jouer les Cassandre.
Cette étude montre en effet que les
réfugiés climatiques et les
mouvements de population liés à
des causes environnementales sont bien une
réalité, avec ces chiffres
à l'appui : 15 millions de
réfugiés en 2009, 38 millions en
2010. Les estimations pour 2011 sont encore
supérieures...
Par
causes environnementales, on entend bien
sûr catastrophes naturelles
(séismes, tempêtes, inondations,
etc.) dont nombre d'entre elles s'intensifient
avec le dérèglement climatique,
mais pas seulement. Il s'agit aussi de plus
lentes mais progressives dégradations
de l'environnement, telles que la fonte des
glaciers, la déforestation, etc. On
sait que chacun de ces
phénomènes entraînent de
graves crises humanitaires. Pourtant les
dirigeants qui occupent la scène
internationale continuent de réagir
petitement et tardent à mettre en
relation l'urgence humanitaire et l'urgence
écologique. Or, nous sommes convaincus
que tant que les solutions apportées
aux crises humanitaires et aux crises
environnementales seront dissociées,
elles ne pourront avoir d'impacts qu'à
court terme.
Comme
nos dirigeants, l'opinion publique se sent
assez peu concernée par cette nouvelle
réalité. En sommes-nous à
ce point éloignés pour si peu
s'en préoccuper ? Non. C'est ce
que tend à mettre en valeur le rapport
de l'OIM en faisant de la tempête
Xynthia un de ces cas d'étude. La
présente analyse montre comment le
manque de considérations
environnementales à la faveur
d'intérêts purement
économiques peut conduire à une
telle catastrophe sur une côte où
les risques étaient pourtant connus,
conduisant une partie de la population locale
à migrer...
Pour plus d'informations, le rapport est
disponible
ici