« C'est pas
simplement le terroir, c'est pas du folklore
l'agriculture, c'est une activité
économique, c'est une filière
industrielle qui contribue de manière
extrêmement puissante à
l'équilibre de notre
commerce », (Nicolas Sarkozy,
au salon de l'agriculture 2012). Quand on
entend de tels propos, réducteurs,
orientés et oubliant les fonctions
premières de l'agriculture, on se
réjouit de voir des colloques, comme
celui organisé par l'association
régionale pour l'agriculture paysanne
(ARAP), le 1er mars dernier, soulever des
questions essentielles lorsque l'on parle
d'agriculture et autrement proches des hommes
et de la terre.
« Des
enjeux de territoire : contraintes ou
opportunités pour l'agriculture
bretonne ? ». Voilà
le thème sur lequel l'ARAP a
souhaité s'interroger et nous
interroger. Les enjeux de filière
sont aujourd'hui prépondérants
chez les agriculteurs faisant passer les
enjeux de territoire au second plan.
Nombreux sont en effet ceux qui se sentent
plus proches de leurs collègues
exerçant dans la même
filière, peu importe la distance qui
les sépare, que de leurs voisins et
parmi eux des paysans avec qui ils partagent
le même territoire. Pourtant la notion
de territoire est fondamentale, justement
parce que l'agriculture ne peut se
résumer à une fonction
économique et marchande, quoi qu'en
dise notre Président.
Tout au long de
cette journée, l'ARAP partant
d'études qu'elle avait menées
a invité les intervenants et les
participants à
réfléchir à cette
relation particulière
qu'entretiennent, ou non, les agriculteurs
avec le territoire, au rôle et
à la place du bocage dans cette
problématique, et enfin, aux mesures
politiques capables de réconcilier le
paysan breton et son territoire.
Bien sûr
il ne s'agit pas en une journée de
résoudre les problèmes
soulevés mais d'apporter des pistes
et d'amener la profession à
réfléchir sur son propre
travail, son histoire et son avenir, qu'elle
est la première à pouvoir
déterminer.